La semaine sans écrans : Le défi qui fait du bien !
Une semaine sans écrans ! C’est le défi “ fou “ que lancent plusieurs écoles à leurs élèves et à leurs parents, afin de faire prendre conscience à tous du temps que l’on passe devant les écrans, et de tout ce que nous pourrions faire à la place… Prêts à relever le défi ?
Cette semaine, c’est les élèves de l’école primaire Louis Pasteur de Palavas-les-Flots qui relèvent le défi. L’objectif ici n’est pas de bannir les écrans du quotidien des enfants définitivement, ni de les diaboliser. Mais simplement de les faire réfléchir sur leur propre consommation, et de leur faire prendre conscience que c’est bien aussi de passer du temps à faire autre chose, à partager avec les autres…en direct !
Car oui, les écrans font partie de leur réalité depuis toujours, et ils constituent même un formidable outil. Et oui, nous aussi, adultes, avons regardé la télévision lorsque nous étions enfants. Mais nous avions un écran par foyer et les émissions pour enfants duraient au maximum 2 heures par jour. Aujourd’hui, un foyer en France est équipé en moyenne de 6 écrans, et il existe plus de 600 chaînes de télévision ! Et les conséquences de cette surexposition sont bien réelles. En voici quelques unes :
– L’écran est un « voleur de temps » : un enfant de 11 ans passe en moyenne 6 h par jour devant un écran (smartphone, ordinateur, télévision…). Durant ce temps, il est passif. Ce temps est pris sur d’autres activités et altère la communication au sein des familles.
– La surconsommation d’écrans entraîne des troubles du développement chez l’enfant. Un enfant, pour se développer a besoin d’interactions : les écrans ne proposent pas d’interactions mais de l’interactivité. Ils ne corrigent pas, ne régulent pas, ne répondent pas à l’enfant…
– Les conséquences sur le niveau de langage sont criantes : appauvrissement du vocabulaire, mauvaise syntaxe, difficultés à raconter un évènement, problèmes d’orthographe…
– La lumière bleue des écrans empêchent la production de sérotonine, l’hormone du bonheur ! C’est pourquoi une utilisation continue et nocive, et il vaut mieux bannir les écrans des chambres à coucher.
– La masse musculaire des enfants a diminué de 10% ces 20 dernières années tandis que le QI moyen a baissé de 4 points.
– On assiste à une hausse des diagnostics de troubles relevant de l’autisme. Beaucoup de ces troubles disparaissent à l’arrêt des écrans. Il en va de même pour certains enfants diagnostiqués comme hyperactifs, présentant des troubles de l’attention ou des retards de langage.
Source : Conférence-débat “ Les écrans et nos enfants “ – Membres de l’APOH et enseignants de l’école primaire Louis Pasteur de Palavas
La bonne nouvelle, c’est que si ces difficultés sont liées à la consommation d’écrans, ils disparaissent quelques jours après le sevrage d’écrans. Ce n’est donc pas irréversible !
- Le défi Plus forts que les écrans !
La clef de la réussite de ce défi qui peut paraître fou pour les enfants, va être la motivation ! Pour cela, n’hésitez pas à leur en parler avec engouement tout au long de l’année, à impliquer les parents en organisant une conférence par exemple, et en les tenant régulièrement informés. Enfin, présentez cette expérience à vos élèves sous la forme d’un grand jeu !
Un premier bilan : Dans un premier temps, vous pouvez inviter les enfants à dresser un bilan de leur utilisation habituelle des écrans : Dessins animés le matin avant de partir à l’école ? A midi quand on ne mange pas à la cantine ? En rentrant de l’école ? Pendant le dîner ? Avant le coucher ? Bien souvent, les chiffres s’envolent, et en sixième, les collégiens français passent en moyenne six heures devant un écran, quand la recommandation internationale est de deux heures maximum d’écrans par jour. Ce calcul peut les aider à visualiser leur utilisation de manière globale, et à réaliser ainsi le temps qu’ils pourraient gagner pour faire autre chose.
Le tableau de points : Présentez ce défi à vos élèves sous la forme d’un grand jeu, et distribuez-leur un tableau qu’ils devront compléter tout au long de la semaine. Faites une ligne pour chaque jour de la semaine, et 5 colonnes » plages horaires » :
- Le matin avant d’aller à l’école
- Le midi
- Le retour de l’école jusqu’au repas
- Le dîner
- Avant le coucher
A chaque fois que l’enfant n’a pas regardé d’écrans, il accumule des points (s’ils sont validés par ses parents), pour lui, pour sa classe et finalement pour l’école. Une façon de les stimuler !
Le planning : Une des questions qui risque de revenir souvent : “ Mais qu’est-ce qu’on va faire à la place ?! “. Ici aussi, les enfants vont avoir besoin d’accompagnement, de la part des enseignants et des parents. En tant qu’enseignant, vous pouvez les aider en distribuant à chacun une feuille “ planning de la semaine “ et en les invitant à donner des idées pour la classe. Voici quelques pistes d’élèves :
- Jardiner
- Faire une balade
- Faire un jeu de société
- Aider à faire la cuisine
- Ranger ma chambre
- Raconter sa journée à table
- Faire du vélo
- Aller jouer chez un ami
- Lire un livre
- Faire ses devoirs
Inspirations : 50 choses à faire Absolument avant ses 12 ans !
Chaque élève repart ainsi chez lui avec sa liste d’idées d’activités alternatives aux écrans !
En tant que parent, votre rôle est également important ! En effet, c’est principalement sur les temps à la maison que les écrans sont trop envahissants ! L’Association pour l’éducation à la réduction du temps d’écran (Alerte) propose quatre pistes, quatre moments à sanctuariser pendant lesquels les enfants gagneraient à se passer d’écran :
- le matin (lorsque ses capacités d’attention sont les plus grandes)
- pendant les repas (pour privilégier les discussions en famille)
- avant de se coucher (pour favoriser le sommeil)
- dans leur chambre (pour éviter que l’enfant ne soit seul face à des contenus qui peuvent le choquer)
Source : Lemonde.fr
Enfin, constatons que nous ne montrons pas toujours l’exemple, nous même un peu trop connectés… Cette semaine sans écrans est donc une formidable occasion pour profitez nous aussi de ce défi, pour retrouver des moments de qualité avec nos enfants.
“ Des choses simples qu’ils ne font plus “
Comme en témoigne Irène Munich, enseignante qui a réalisé le défi dans une école parisienne, l’expérience est enrichissante pour petits et grands. La plupart des élèves sont contents de s’être prêtés au jeu et y voient tout un tas d’avantages. Ils sont plus sortis dehors, ont fait des activités avec leurs parents qu’ils n’avaient plus l’habitude de faire, ou encore ont passés de meilleures nuits. Côté parents, beaucoup ont réalisés que les écrans avaient envahis les temps en famille comme les repas, et qu’ils avaient tendance à oublier les choses simples.
Soyons plus forts que les écrans !
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